Paroisses quatre évangélistes : saint Jean, saint Luc, saint Marc, saint Matthieu, villes et villages : Montceau-les-Mines, Ciry-le-Noble, Sanvignes, Perrecy-les-Forges, St Vallier, Blanzy, Les Bizots, Gourdon, Mary, Mont-Saint-Vincent, Saint-Romain-sous-Gourdon, Marigny, Saint-Romain-sous-Versigny
Le premier dimanche de l’Avent, quatre semaines avant Noël, marque l’entrée dans une nouvelle année liturgique. Elle s’achève avec le dimanche du Christ Roi (un des derniers dimanches du mois de novembre).
L’année liturgique ne commence pas avec l’année civile mais avec le premier Dimanche de l’Avent. Après le premier temps fort (Avent-Noël) viennent une première série de Dimanches du Temps ordinaire. Vient alors le deuxième Temps fort (Carême-Pâques-Pentecôte), et enfin la suite des Dimanches du Temps ordinaire.
Pour chaque dimanche de l’année, trois lectures sont prévues : la première est tirée de l’Ancien Testament; la seconde est un passage d’une lettre apostolique (principalement de Paul); la troisième est l’Evangile du dimanche et c’est ce dernier qui donne la tonalité à la liturgie du jour.
Il y a un lien voulu entre le texte de l’Evangile et le passage de l’Ancien Testament qui a été choisi comme première lecture, en revanche, il n'existe, en général, pas de lien entre la deuxième lecture et les deux autres. Pour les grandes fêtes, les trois textes se répondent, par contre pour le carême, il n’y a pas de lien évident entre l’ Evangile et le texte de l’Ancien Testament.
En reformulant la notion de Révélation divine, le Concile Vatican II a d'abord voulu rappeler que toute vie chrétienne est d'abord une écoute de la parole de Dieu.
Evelyne Montigny (La Croix)
L’année liturgique démarre le premier dimanche de l’Avent.
Explication avec le Père Bruno Mary, directeur de la Pastorale liturgique et sacramentelle.
Qu’est-ce que l’année liturgique ? Une année qualifiée
L’année liturgique est une année.( on parle aussi d'année civile_1er janvier-31 décembre_ , d'année scolaire_1er sptembre-30 juin_ NDLR ) Vous comme moi, nous vivons dans le temps. Nous sommes nés tel jour de tel mois et telle année. Nous mourrons un jour… Nous vivons dans le temps. Peu à peu l’humanité a organisé ce temps : elle a divisé le temps en millénaire, en siècles, en années, en mois, en jours…
Chrétiens, nous croyons que Dieu est venu et vient nous visiter dans notre histoire (‘Bénis soit le Seigneur, qui visite et rachète son peuple…’ – Bénédictus -) En son Fils, il s’est incarné : il est né un jour du temps – c’est ce que nous célébrons à Noël – il a grandi. Il a vécu une trentaine d’années à Nazareth. Il a annoncé l’Évangile pendant trois ans. Il a vécu sa passion sous Ponce Pilate, il est mort et il est ressuscité. Il est à jamais victorieux de la mort. Il est à jamais vivant. Nous croyons qu’en lui, par lui, avec lui, nous pouvons participer à cette victoire. Il vient nous sauver et il reviendra à la fin des temps.
L’année liturgique commence fin novembre – début décembre avec le 1erdimanche de l’Avent (Le 29 novembre en 2020). Elle se termine un an plus tard. Elle est qualifiée par laliturgie. Pendant cette année, nous célébrons les grands moments de l’histoire du salut, en commençant par les grands moments de l’histoire de Jésus Christ venu habiter chez nous. Quels sont-ils ? Nous pouvons penser à Noël. Ce n’est pas l’événement le plus important de notre foi. L’événement le plus important est Pâques c’est-à-dire la passion, la mort et larésurrectionde Jésus Christ. Car, comme le dit l’apôtrePaul, si le Christ n’est pas ressuscité d’entre les morts, vaine est notre foi (1 Co 15, 17) : nous ne sommes pas délivrés, libérés de la mort.
Le Christ est ressuscité le 3ejour après le vendredi saint : c’est-à-dire le dimanche. Les premiers chrétiens se réunissaient le dimanche, tous les dimanches, Ils faisaient mémoire de Pâques. Ils actualisaient la passion, la mort et larésurrectionde Jésus Christ. Le cœur de l’année liturgique c’est le dimanche de Pâques parce que la passion, la mort et larésurrectiondu Christ est le cœur de notre foi.
Histoire de la liturgie
L’année liturgique s’est construite peu à peu. L’Église a privilégié un dimanche que nous appelons le dimanche de Pâques. Il se situe au début du printemps. Ce dimanche de Pâques privilégié dure sept semaines : c’est le temps pascal signe des temps nouveaux inaugurés avec le Christ ressuscité. Durant ce temps, nous avons la fête de l’Ascension, le 40ejour. Ce temps se termine avec la fête dePentecôte, le cinquantième jour.
Une fête se prépare. La préparation de Pâques s’appelle leCarême : il dure 40 jours. Il commence avec le mercredi descendrespour se terminer le samedi saint. C’est le temps privilégié où les candidats aubaptême, préparent leurbaptêmequi sera célébré le jour de Pâques. L’autre grande fête est celle de la naissance du Sauveur : Noël. Elle a une date fixe : le 25 décembre. Comme pour Pâques, il y a un temps de Noël jusqu’à la fête dubaptêmedu Seigneur (9, 10 janvier) et un temps de préparation : l’Avent qui dure un bon trois semaines.
Voilà les deux grands moments de l’année liturgique. Entre ces moments, nous avons le temps ordinaire. Notre vie est surtout composée de jours ordinaires : le Christ ressuscité vient nous rejoindre dans notre temps ordinaire. Beaucoup plus tard, sont instaurées des fêtes qui n’ont pas de lien avec un évènement : la sainteTrinité ; le SaintSacrement ; le Sacré-Cœur, le Christ roi de l’univers. A la lumière de Pâques, naissent et se répandent les fêtes des saints : les apôtres, les martyrs et très vite les fêtes liés à la Vierge Marie :Assomption ; Annonciation ;Immaculée conception. L’année liturgique est le signe que Dieu nous visite dans notre histoire et que l’homme dans sa dimension historique est sauvé.
Trois années liturgiques
Depuis leconcileVatican II, nous avons un cycle de trois années liturgiques : l’année A ; l’année B ; l’année C. Pourquoi ? Parce que l’Eglise souhaite que les chrétiens entendent le plus possible de passage de la Parole de Dieu. La foi nait de l’écoute de la Parole. Pour cela, durant l’année A nous écoutons l’Evangileselon Saint Matthieu ; durant l’année B, celui selon Saint Marc ; durant l’année C, celui selon Saint Luc. Et celui selon Saint Jean ? Nous l’écoutons pendant le temps pascal et aussi durant l’année B car l’évangile selon Saint Marc est plus court. En 2017-2018, nous serons l’année B : nous écouterons l’Évangile selon Saint Marc. (Un évangile plus court- 16 chapitres, destiné aux personnes qui ne sont pas de culture et de religion juive, un évangile simple. Il commence par ces mots : commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Ces mots en donnent le plan).
Le temps de l’Avent
Les évangiles des deux premiers dimanches de l’Avent parlent de la fin des temps, c’est-à-dire du retour glorieux du Christ à la fin des temps. Notre temps a donc une fin, un but : il est orienté vers le retour du Christ et il prend sens en lui. Nous sommes appelés à être présents lors du retour du Christ, à l’accueillir et à participer à sa vie auprès de Dieu. A partir du troisième dimanche de l’Avent, nous préparons Noël. Christ reviendra parce qu’il est venu. Notre vie de foi s’inscrit entre ces deux venues du Christ. Aussi le temps de l’Avent nous rappelle que nous sommes des veilleurs et contribue à donner sens à notre temps : attendre le retour du Christ. Cette attente se vit dans la prière et en vivant l’Évangile. Il est le temps du long désir. Cette attendre se vit également dans la joie (3e dimanche). Nous ne redoutons pas une catastrophe mais le retour du Sauveur.
La traduction liturgique de la Bible
Elle est faite pour être proclamée et écoutée. C’est celle que nous écoutons quand nous venons à lamesse, quand nous participons à unbaptême, à des funérailles… En effet, nous ne parlons pas tout à fait comme nous écrivons. Toute langue a une langue parlée et une langue écrite. Cette traduction tente à éviter tout ce qui peut gêner l’écoute, la compréhension auditive de la Parole. La Parole de Dieu a d’abord été écoutée avant d’être écrite. C’est pourquoi, la traduction liturgique est la traduction officielle de notre Église.
Père Bruno Mary
Le calendrier liturgiquesuit donc un cycle de trois ans, ce qui permet de parcourir les trois Évangiles dits synoptiques : l’année A est réservée à l’Évangile selon Matthieu, l’année B lit l’Évangile selon Marc et l’Évangile selon Luc est lu pendant l’année C.
L’Évangile selon Jean est lu pendant certaines fêtes, tous les ans.
LES ÉVANGÉLISTES
À noter que chacune des paroisses de notre Doyenné porte le nom d'un évangéliste
(Par Serge Kerrien, diacre du diocèse de Saint-Brieuc-Tréguier et conseiller pastoral au SNPLS)
Chaque année, le temps liturgique nous fait parcourir tout le mystère du Christ. À travers le cycle pascal, les fêtes fixes, la succession des dimanches, ce sont les grands mystères de la foi que les chrétiens sont invités à célébrer. Il y a là comme une catéchèse permanente, un voyage initiatique qui permet aux baptisés de se réapproprier toutes les dimensions de leur foi, au cœur de leur propre histoire et de celle de l’humanité.
Au cœur de l’année liturgique, Pâques
L’évènement pascal de la mort et de la résurrection du Seigneur est le centre du mystère du salut, d’un salut offert à tous, mais qui demande à celui qui l’accueille de conformer sa vie à l’Évangile. Le chemin catéchuménal en est l’aspect le plus visible, et, si le carême constitue un temps privilégié de conversion, c’est toute l’année liturgique, au fil des mystères
célébrés et des saints honorés, qui invite à se convertir, à passer de la mort à la vie, à vivre l’expérience pascale. L’annonce du Royaume est un appel permanent à la conversion, à l’accueil d’une vie nouvelle dans le Christ et donc à la renonciation à la vie ancienne. Le mystère pascal et l’annonce du Royaume jouent ainsi un rôle central dans l’organisation de l’année liturgique et dans sa perception comme chemin de conversion.
Comment comprendre ce chemin ?
Se convertir consiste en un retournement intérieur qui conduit à l’abandon de certaines manières de vivre et à la redécouverte des grandes attitudes de la vie spirituelle. Il s’agit pour chacun de nous d’entrer dans la préoccupation de Dieu : celle de notre salut et du salut du monde. L’Évangile que la liturgie fait entendre tout au long de l’année nous incite à convertir nos impatiences pour
devenir des veilleurs, à méditer les manifestations du Christ pour apprendre à les lire aujourd’hui dans notre monde, à regarder la sollicitude du Christ pour les pauvres, les malades, les pécheurs pour convertir nos regards. Et quand vient le carême, l’expérience du désert prépare à vivre la passion de Jésus, sa mort sur la croix, le silence du tombeau pour mieux voir refleurir, au matin de Pâques, nos propres aridités. Le temps pascal nous ouvre à l’attente de l’Esprit dont le temps ordinaire portera les fruits. Ainsi, par exemple, lorsque nous entendons les récits des miracles de Jésus, il s’agit de passer du merveilleux du miracle à la merveille du don que Dieu fait de la grâce, à passer du don lui-même à Celui qui donne.
Voilà comment l’année liturgique pose nos pas sur un chemin de conversion, le même chemin que celui des disciples d’Emmaüs. Enfermés sur eux-mêmes, la grâce que le Christ leur donne les ouvre progressivement à une autre
réalité dont ils ne sont plus le centre. Le cœur brûlant, les yeux s’ouvrant à une autre réalité que leur nuit, ils se laissent conduire par l’Esprit à Jérusalem, dans la lumière d’un jour nouveau. Se convertir, c’est laisser l’Esprit nous transformer, nous apprendre pas à pas ce qu’est la filiation divine, en un mot nous diviniser pour être des visages du salut et du don de la grâce.
Et le sanctoral ?
Sanctoral
Ensemble des jours liturgiques consacrés à la célébration des saints à des dates fixées au calendrier. Fêter les saints, c’est encore glorifier Dieu, car en couronnant leurs mérites, il couronne ses propres dons (cf. la première Préface des saints). Il ne convient pas cependant que les fêtes des saints prennent le pas sur les jours liturgiques consacrés à la célébration des mystères principaux de notre salut en Jésus Christ : le temps de Noël avec sa préparation qu’est l’Avent, le temps de Pâques avec le Carême (voir Temporal). On consultera, dans les introductions des missels ou des livres de la liturgie des Heures, les indications sur les règles de préséance des jours liturgiques.
L’année liturgique ne se contente cependant pas d’offrir un chemin de conversion ; elle propose, dans le sanctoral, des visages à imiter. Elle nous donne à méditer des chemins de vie, ceux des saintes et des saints dont nous faisons mémoire. Ils ont choisi d’accueillir à cœur ouvert le don que Dieu faisait de sa grâce ; ils ont choisi de suivre le Christ dans son mystère pascal, leur vie devenant ainsi chemin de vie spirituelle, d’une vie qui donnait prise au souffle de l’Esprit.
Se mettre en chemin …
Ainsi chaque jour que vit le chrétien est illuminé de la Pâque du Christ. Déployant le mystère total du Christ dans l’évocation de sa vie et de l’histoire du salut qui aboutit en lui,
l’année liturgique entraîne tout baptisé sur un chemin d’amour. Et l’amour n’existe pas sans oubli de soi et conversion à l’autre. Cela demande un arrachement à ce qui entrave notre marche pour entrer dans la préoccupation de Dieu pour sa création et ses enfants.
L’enjeu de l’année liturgique est bien de modeler le croyant, de structurer sa foi pour en faire un témoin du Christ ressuscité. Chemin de conversion, elle est chemin de vie selon l’Esprit c’est-à-dire accueil de la grâce qui seule, comme au jour de la Pentecôte, peut faire de nous des croyants transformés et vivants, témoins du salut qu’apporte le Christ ressuscité.
Pèlerins, ici-bas, nous sommes des itinérants de la foi. Abraham, Moïse, les prophètes, les Apôtres et tous les disciples du Christ, ont vécu une itinérance qui les obligeait à la conversion. L’année liturgique, comme un fleuve qui s’écoule lentement et sans cesse, habite notre itinérance et l’irrigue d’une présence : celle du Christ, don suprême de la grâce du Père.