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Paroisses quatre évangélistes : saint Jean, saint Luc, saint Marc, saint Matthieu, villes et villages : Montceau-les-Mines, Ciry-le-Noble, Sanvignes, Perrecy-les-Forges, St Vallier, Blanzy, Les Bizots, Gourdon, Mary, Mont-Saint-Vincent, Saint-Romain-sous-Gourdon, Marigny, Saint-Romain-sous-Versigny

Paroisses du doyenné des quatre Évangélistes en pays montcellien

Le baptême de Jésus

Le baptême du Christ dans l’Écriture

Par Dominique Cadet

« Aujourd’hui, l’Eglise est unie à son Epoux : le Christ, au Jourdain, la purifie de ses fautes, les mages apportent leurs présents aux noces royales, l’eau est changée en vin, pour la joie des convives, Alléluia. »

Antienne jour Éphipanie du Seigneur, prière du matin

2008 : « Le Baptême » (détail), mosaïque de Marko Ivan Rupnick (2007) appartenant à la série des « mystères lumineux », facade de la bas. Notre-Dame du Rosaire, Lourdes (65), France.

Le baptême de Jésus

Le dimanche qui suit l’Épiphanie, l’Eglise nous invite à célébrer le baptême de Jésus. C’est le premier acte de sa vie publique, mais pourquoi Jésus a-t-il besoin d’être baptisé par Jean-Baptiste ?

Mt 3, 13-17 « Alors Jésus, arrivant de Galilée, paraît sur les bords du Jourdain, et il vient à Jean pour se faire baptiser par lui. Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Pour le moment, laisse-moi faire ; c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. » Alors Jean le laisse faire.

Jésus demande à Jean de le baptiser dans les eaux du Jourdain.

 

 

 

C’est une pratique courante au temps de Jésus. Les baptistes accueillaient les juifs pieux, désireux d’être purifiés de leurs péchés en vue des temps messianiques qu’ils estimaient imminents. Comme tout juif pratiquant Jésus fréquente la synagogue, il écoute, lit la Bible, prie avec. En demandant le baptême de pénitence, Jésus, lui qui est sans péché, pose un geste de solidarité avec les pécheurs. Il exprime de cette manière un choix concernant sa mission, son option préférentielle pour toutes formes de pauvreté, y compris spirituelle, et inaugure ainsi son ministère de serviteur.

Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l’eau ; voici que les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour. »

 

 

L’ « abaissement » de Jésus à son baptême  aboutit à une « théophanie », à une manifestation de Dieu. Au moment où Jésus s’assimile lui-même aux pécheurs, où il se veut un homme comme les autres, il est manifesté comme Fils de Dieu. C’est ce que nous rappelle l’antienne d’ouverture : « Au baptême de Jésus, les cieux s’ouvrirent ; l’Esprit, comme une colombe, reposa sur lui, la voix du Père se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour ». La voix du Père est parole de vie. En s’adressant aux témoins, elle révèle l’identité de Jésus. Il est « le Fils bien-aimé ». La relation entre Jésus et son Père situe le Christ comme Fils. Le Père est la source. Il ne s’agit pas de mettre au jour une relation nouvelle entre le Père et Jésus, mais de faire connaître ce qui est déjà là. Le baptême du Christ marque la révélation décisive de l’habitation de l’Esprit en Jésus. C’est ainsi que, comme le baptiste l’avait pressenti, le  baptême d’eau deviendra, avec Jésus, le  baptême dans l’Esprit Saint. Jésus le Fils veut faire participer tous les hommes, sans distinction, à ce que le Père lui a dit : « tu es mon Fils, moi aujourd’hui, je t’ai engendré. » Par le baptême « au nom du Père, et du Fils et du Saint esprit, ». Les hommes sont les heureux destinataires du message d’amour infini répandu dans les cœurs par l’Esprit Saint. Ainsi nous pourrons reprendre la prière d’ouverture : « Accorde à tes fils adoptifs, nés de l’eau et de l’Esprit, de se garer toujours dans ta sainte volonté. »

CEF

Baptême du Christ  : Jésus baptisé par Jean-Baptiste

Les évangiles rapportent que lors du baptême de Jésus dans les eaux du Jourdain, les cieux se déchirent et l'Esprit, tel une colombe, descend sur lui. Une voix dit alors : « Tu es mon fils bien-aimé ». Cet épisode est la première manifestation du Dieu Trinité. Cette fête suit celle de l’Épiphanie.

Au terme du temps de Noël, la fête du Baptême du Seigneur vient exprimer la profonde communion entre Dieu et l'humanité. Un texte de Catherine Sesboüé, religieuse de l'Assomption.

Une fête liturgique moins connue que l’Épiphanie

L'antienne du chant du magnificat aux vêpres de l'Epiphanie, indique que cette fête synthétise trois événements : «Nous célébrons trois mystères en ce jour. Aujourd'hui l'étoile a conduit les mages vers la crèche ; aujourd'hui l'eau fut changée en vin aux noces de Cana ; aujourd'hui le Christ a été baptisé par Jean dans le Jourdain pour nous sauver, alléluia». L'Epiphanie annonce donc déjà le baptême du Christ, nous faisant ainsi faire un bond de... 30 ans !

Ainsi, nous sommes propulsés de «Jésus enfant» à «Jésus adulte». Nous passons de la sphère «privée» autour de la Sainte Famille, des Mages, des Bergers et des Anges à la sphère «publique» qui correspond au «lancement» de la vie publique de Jésus, avec Jean-Baptiste, la foule des pécheurs venus se faire baptiser par lui dans le Jourdain.

Que se passe-t-il au Baptême du Christ ?

Les  évangélistes nous rapportent que Jean Baptiste prêche un baptême de conversion, dans les eaux du Jourdain, annonçant la venue de celui qui baptiserait dans l'Esprit Saint.

Chez l'évangéliste Matthieu, les deux cousins, Jean et Jésus, échangent : Jean s'oppose à le baptiser, réclamant de Jésus qu'il le baptise, au contraire. Mais, répond Jésus, «laisse faire, il faut accomplir ce qui est juste»... Chez l'évangéliste Luc, Jean se sait indigne de dénouer la courroie de ses sandales.

Dans les quatre évangiles, le Baptiste atteste, témoigne, de ce qu'il a vu et entendu : dès que Jésus a été baptisé, il a vu les cieux s'ouvrir, une colombe descendre sur Jésus symbolisant l'Esprit Saint ; il a aussi entendu une voix, celle du Père, disant que Jésus est son fils bien-aimé. La foule présente est aussi témoin de cela.

Les Pères de l’Église ont déduit deux choses importantes : d'une part, Jésus, avec humilité, revêt symboliquement le péché de l'humanité en plongeant dans les eaux du Jourdain, et la délivre, en fait, de la mort ; d'autre part, nous sommes témoins de la première manifestation du Dieu Trinité.

Michel Souchon répond à la question suivante, posée sur les forums de discussion de croire.com : Le baptême est donné pour le pardon des péchés. Pourquoi Jésus, qui était sans péché, a-t-il demandé à Jean Baptiste de le baptiser ?

Saint Ignace conseille à celui qui veut méditer sur une scène de l'Évangile de se représenter comme un des personnages, un berger dans l'étable de Bethléem ou le garçon qui apporte les pains et les poissons de la multiplication des pains. Pourquoi ne pas être un de ceux qui, au bord du Jourdain, attendent d'être baptisés par Jean ? Un bon lieu où on peut rencontrer des gens connus : Pierre, André… Et Jésus lui-même. Pourquoi demande-t-il à Jean Baptiste de le baptiser ? Que vient-il faire dans ce lieu ? Il n'y est pas à sa place !

Mais si, bien sûr, il y est à sa place, lui qui a accepté d'être solidaire de l'humanité pécheresse : "
Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a fait péché pour nous, afin qu'en lui nous devenions justice de Dieu" (2 Corinthiens 5,21). Il vient au Jourdain : c'est dans la logique de l'Incarnation.

Jean le Baptiste, lui aussi, s'étonne de la présence de Jésus : "
C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi !« (Matthieu 3,14). Mais Jean est un prophète, un »
homme aux yeux perçants« : il voit ce que les autres ne voient pas. Il annonce : »
Voici l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde«. Il l'enlève en le prenant sur lui. Jean Baptiste proclame la venue de celui que les chants du Serviteur annonçaient : »
Il s'est livré lui-même à la mort. Il a été compté parmi les criminels, alors qu'il portait le péché des multitudes et qu'il intercédait pour les criminels" (Isaïe 53,12).

Lorsqu'il faut trouver un remplaçant de Judas, il doit être choisi, dit Pierre, parmi ceux "
qui nous ont accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu au milieu de nous, à commencer par le baptême de Jean". Au Jourdain déjà, Jésus est à l'œuvre : c'est « pour nous les hommes et pour notre salut » qu'il vient demander le baptême de Jean.

Jean donne un baptême en vue de  notre repentir pour notre péché ce mal fondamental qui s'oppose en nous à la vie.  Jésus qui n'a jamais péché se fait solidaire des pécheurs en prenant place dans leur rang.

Les quatre évangiles attestent du baptême de Jésus dans les eaux du Jourdain des mains de Jean le Baptiste. Quelle est sa signification  ?

Réponse de la minute Croire.

En vidéo

Proposé par Odile C.

Ainsi que d'autres liens qui pourraient vous intéresser: 

Méditer le baptême du Christ

À partir d'un œuvre d'art

 

 

"Le baptême du Christ" de Piero Della Francesca

Contempler 

 

 

 

 

Voici l'Agneau de Dieu

Jean-Baptiste désigne l’Agneau de Dieu

 

St Jean-Baptiste; église de St Romain sous Versigny

De Galilée, Jésus vint trouver Jean au Jourdain pour y être plongé par lui. Jean refusa : Tu viens me voir pour être plongé dans le Jourdain, alors que c'est moi qui devrais l'être par toi !

L’Évangile de Matthieu (3, 13-17)

De Galilée, Jésus vint trouver Jean au Jourdain pour y être plongé par lui. Jean refusa : Tu viens me voir pour être plongé dans le Jourdain, alors que c'est moi qui devrais l'être par toi ! 

Mais Jésus : Ne résiste pas maintenant. Tout ce qui est juste doit avoir lieu. Faisons en sorte de l'accomplir. Alors Jean ne résista plus. Jésus est plongé dans l'eau. Aussitôt il en ressort. Les cieux s'ouvrent, il voit comme une colombe se poser sur lui : c'est le Souffle de Dieu. Des cieux, une voix se fait entendre : Celui-ci est mon fils, je l'aime. C'est en lui que j'ai trouvé toute ma joie.

L’Évangile de Luc (3, 21-22)

 

À ce moment, tout le peuple a été baptisé. Jésus aussi a été baptisé. Il priait quand le ciel s'est ouvert. Le souffle saint s'est présenté physiquement sous la forme d'une colombe, est descendu sur lui, et une voix est venue du ciel : Tu es mon fils, mon aimé, de toi je trouve ma joie.

L’Évangile de Marc (1, 9-11)

 

Le temps venu, Jésus vint de Nazareth, en Galilée, et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain. Remontant de l'eau, il vit le ciel se déchirer. Le Souffle, comme une colombe, descendit sur lui. Et une voix, du ciel : Tu es mon fils, mon aimé, en toi est ma joie.

L’Évangile de Jean (1, 32-34)

 

Jean témoigne : "j'ai vu le Souffle divin descendre du ciel comme une colombe et se poser sur lui. Je ne le connaissais pas mais celui qui m'envoie baptiser par l'eau m'a dit : «l'homme sur qui tu verras le Souffle descendre et se poser, c'est lui qui baptise par le Souffle saint». J'ai vu, je suis témoin, il est le fils de Dieu".

Tous ces extraits bibliques sont issus de la traduction de la Bible Bayard

Un temps nouveau va commencer ! Commentaire extrait de Prions en Église : après la fête du Baptême du Seigneur, la liturgie ne proposera plus de méditer sur les événements qui marquèrent les premières années de la vie de Jésus. Il est fini le temps de l'enfance. Elle est finie, la vie paisible de Nazareth. L'heure de la maturité a sonné.

Quelque chose de neuf va commencer. Sur les rives du Jourdain, Jean annonce la fin de sa prédication. Il prêchait un baptême de conversion et voici que maintenant «tout le peuple» est baptisé, prêt à accueillir le Messie.

Solidaire de son peuple, Jésus a été baptisé lui aussi. Son baptême achève la mission de préparation qui avait été confiée au Baptiste. Un temps nouveau peut commencer. Ce nouveau commencement plonge ses racines dans la prière. L'évangéliste Luc prend soin de bien souligner ce point : Jésus se recueille après avoir été baptisé. C'est dans la prière qu'il accueille l'Esprit Saint, c'est en elle qu'il entend la voix du Père annoncer ouvertement qu'il est son Fils, c'est-à-dire le Messie, le Sauveur attendu par Israël. La prière et la mission apparaissent ainsi indissociables.

Toute vie connaît ses périodes de remise en question. Elles interrogent le sens donné à notre existence et traduisent le désir d'un nouvel élan, d'une orientation nouvelle, plus conforme aux aspirations de notre cœur. L'évangile d'aujourd'hui rappelle que toute vocation se fonde ou se refonde dans la prière, cet espace où se découvre l'amour trinitaire.

La Croix

Jésus: le vrai lieu du baptême?

Selon des archéologues jordaniens, c'est à Wadi Kharrar, sur la rive est du Jourdain, que le Christ a été baptisé. Problème: un site de pèlerinage existe déjà à l'ouest, en Israël...

C'est exactement ici que Jésus-Christ a été baptisé.» Sur une carte de la Jordanie, Mohammed Wahib, archéologue, pointe un endroit précis: Wadi Kharrar, une petite vallée qui débouche sur le lit de la rivière Jourdain, à une soixantaine de kilomètres de la capitale jordanienne. Imposture archéologique? Pas du tout: les arguments de Mohammed Wahib et de son équipe sont si sérieux que le Vatican lui-même a décidé d'ajouter cette étape au programme du grand pèlerinage en Terre sainte qui aura lieu à l'occasion du passage à l'an 2000. 

Et des pourparlers sont en cours entre le gouvernement jordanien et l'Unesco en vue de classer le site «patrimoine de l'humanité»

Au croisement de la vallée et du Jourdain, les archéologues jordaniens ont mis au jour une église datant du Ve siècle de notre ère et identifiée comme l' «église de saint Jean-Baptiste» décrite dans les récits des premiers pèlerins chrétiens. «A l'endroit où le Seigneur a été baptisé (...) se trouve l'église de saint Jean-Baptiste, construite par l'empereur byzantin Anastase», écrivait vers 530 Théodose d'Alexandrie, patriarche de la ville du même nom. 

De plus, tout au long de Wadi al Kharrar (la vallée mélodieuse) ou Béthanie au-delà du Jourdain’, pas moins de neuf autres églises ont été exhumées, toutes de l'époque byzantine, à l'exception d'une petite chapelle qui, selon les premières estimations, daterait de la fin de l'époque romaine. Ce qui en ferait l'un des lieux de culte chrétiens les plus anciens découverts à ce jour.

La concentration exceptionnelle de bâtiments religieux sur une superficie réduite montre la dévotion dont a fait l'objet le site aux premières heures du christianisme. Outre ces trouvailles, effectuées depuis moins de trois ans, cinq bassins ont été découverts - et partiellement reconstitués - attestant que le rite du baptême a été pratiqué ici, à grande échelle, peu après le début de notre ère. Parmi ces cinq cuves - autrefois alimentées par une source qui se trouve dans la vallée, grâce à un réseau hydraulique complexe - deux sont en effet datées de l'époque du Christ. Les trois autres seraient de la période byzantine. Pour étayer sa thèse, Mohammed Wahib se fonde également sur une phrase de l'Evangile selon saint Jean, dans laquelle l'apôtre évoque «Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean prêchait et baptisait» (Jean, 1, 28). Dans le vocabulaire des Evangiles, «au-delà du Jourdain» signifie en effet sur la rive est du fleuve, donc bien en Jordanie actuelle.

Ainsi, ce sont les restes de la ville de Béthanie (à ne pas confondre avec une autre cité du même nom, située près de Jérusalem, où «Jésus ressuscita Lazare») qu'affirment avoir découverts les archéologues jordaniens.

Un lieu lié à l'histoire de Jésus, un lieu de résurrection. Béthanie, appelée aujourd’hui El-Azariyeh, est le village situé dans l’actuelle Cisjordanie où se trouve la maison des amis de Jésus : Marthe, Marie et Lazare.

Sur une colline en amont de la vallée, le Tell Kharrar, à moins de deux kilomètres du fleuve, d'importantes excavations attestent une occupation du site au tout début de notre ère. Des fragments de poteries et des pièces de monnaie datant de cette époque y ont été retrouvés et ont subi l'expertise d'une équipe d'archéologues indépendants italiens. Le travail de ces spécialistes, encore en cours, tendrait à confirmer l'importance du peuplement de la zone à cette époque. Sur le Tell Kharrar, une autre découverte d'importance a été réalisée: un monastère byzantin contemporain de l' «église de saint Jean-Baptiste». Dans l'une des pièces, une mosaïque dédie l'édifice au prophète Elie. Il semble, en effet, que les premiers pèlerins ont associé la montée au ciel d'Elie «sur des chariots de feu» (2 Rois, 2, 5-11) au baptême de Jésus. «Nous sommes arrivés là où le Seigneur a été baptisé, écrit, vers 570, l'anonyme Pèlerin de Piacenza. C'est le lieu où Elie est monté au ciel. A cet endroit se trouve la petite colline de Hermon.» Colline qui n'est autre, selon Mohammed Wahib, que le Tell Kharrar. S'il est indéniable, vu l'ampleur des découvertes, que ce site ait fait l'objet au début du christianisme d'un pèlerinage, les doutes persistent sur la réalité de ce qui s'y est passé. «Selon toutes les sources dont nous disposons, le Christ a été baptisé dans le lit même du Jourdain, et pas ailleurs», conteste ainsi Michele Piccirillo, professeur de géographie biblique. Réponse des archéologues jordaniens: il est peu probable que l'événement se soit déroulé dans les eaux boueuses et saumâtres du fleuve, mais plutôt dans une eau claire, comme celle qui alimentait les bassins retrouvés sur le site. La théorie de Mohammed Wahib a un autre point faible. L'exégète Origène, mort vers 254, associait Béthanie à Bethabara, qui marquait selon lui l'endroit où les Hébreux traversèrent le Jourdain pour se rendre en Terre promise.

Et, sur la «carte de Madaba» - une mosaïque monumentale du VIe siècle, découverte à Madaba (Jordanie), qui représente avec précision la Palestine biblique - Bethabara est située sur la rive ouest du Jourdain, dans les territoires actuellement occupés par Israël. A cela, les archéologues jordaniens n'apportent que peu d'explications et suggèrent une simple erreur des mosaïstes ayant élaboré cette carte, la plus ancienne qu'on connaisse de la Palestine.

«Les ruines, elles, sont sur la rive est du Jourdain et non sur sa rive ouest», note, narquois, Mohammed Wahib. Mais comment, étant donné sa triple importance - passage des Hébreux en Terre promise, ascension du prophète Elie et baptême du Messie - le site de Béthanie a-t-il pu être «oublié» pendant des siècles? «Avec l'avènement de l'islam, puis avec les croisades, le Jourdain est peu à peu devenu une ligne de front, explique un franciscain. Et les pèlerins chrétiens ont éprouvé de plus en plus de difficultés à franchir le fleuve.» Voilà qui expliquerait la construction, à la fin du XIe siècle, d'un «monastère de saint Jean-Baptiste» sur la rive ouest du Jourdain - sous contrôle chrétien à l'époque. Le lieu du pèlerinage commémorant le baptême de Jésus serait donc progressivement passé de la rive est à la rive ouest.

Aujourd'hui plus que jamais, la polémique est vive. En prévision du pèlerinage du millénaire, les responsables du ministère du Tourisme israélien clament que le Christ a bien été baptisé sur la rive ouest du Jourdain, tandis que le département des Antiquités jordanien (qui dépend du ministère du Tourisme) explique que c'est de l'autre côté que l'événement s'est produit. L'enjeu est de taille: des millions de visiteurs sont attendus dans la région au cours des prochains mois. En outre, les tractations avec l'Unesco ont suscité un débat nouveau dans le royaume hachémite: faut-il ou non ouvrir le lieu au tourisme de masse?

À l'heure actuelle, Wadi Kharrar - zone militaire voilà peu de temps encore - n'est toujours pas libre d'accès, et, affirment les archéologues, «l'essentiel est encore à découvrir». 

L'Express

Pour Israël, le lieu du baptême est Qasr el Yahud, situé sur la rive Ouest du Jourdain, et rouvert en 2011 après des années de fermeture à cause du conflit entre les deux pays.

L'Église, elle, ne fait pas de différence entre les 2 sites : Le site Jordanien de Wadi Kharrar, aussi nommé Béthanie au-delà du Jourdain, où le pape François s'est rendu le 24 mai 2014, ainsi que celui de Qasr el-Yahud, ont été désignés par le Vatican comme lieux les plus probables du baptême de Jésus.

 

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