28 Octobre 2024
L’évangile nous donne beaucoup de précisions et de détails : l’évènement se passe dans un certain temps, dans un certain lieu (à la sortie de Jéricho), avec des gens précis (des disciples et une foule) et avec une personne appelée Bartimée, le fils de Timée. C’est tellement précis que chacun peut bien imaginer la scène et peut aussi la transposer ailleurs, et pourquoi pas ici, aujourd’hui. Ce Bartimée est aveugle, il mendie, il est assis, il est au bord du chemin. Là aussi, son attitude est très claire. Il est en dehors de la société, il est coupé du monde. D’ailleurs il ne se lève pas, et il n’est même plus en route, il est hors course. Il n’a plus qu’une chose à faire… mendier pour être un peu aidé. Là aussi, nous connaissons des personnes qui vivent ces situations. Des marginalisés, comme on dit, des exclus… et peut-être qu’à certains moments, nous aussi nous le sommes, en dehors, en dehors de la vie, coupés de tout. Il n’est pas question ici de chercher un coupable. C’est un fait, une situation. Il n’y a plus qu’une chose à faire : crier, demander, réclamer. Voici Jésus qui passe. Alors par deux fois, il formule sa demande ; Jésus, fils de David, prends pitié de moi… Il y a des obstacles, mais il continue de plus belle nous précise le texte. Jésus s’arrête. Il ne passe pas plus loin et il l’appelle. Le verbe est très fort. Il est répété trois fois. Il est devenu une personne qui est appelée, qui a une existence, qui a peut-être un avenir ; Il est appelé à ne pas rester assis, au bord. Il va pouvoir se lever, bondir, courir… son attitude a déjà changé. Il est déjà guéri. Plus encore, Jésus va entrer en conversation avec lui. Que veux-tu que je fasse pour toi ? Jésus le considère vraiment comme une personne qui peut parler, qui peut exprimer un désir, un besoin profond. Ce qu’il veut c’est guérir, c’est évident mais Jésus lui permet de le dire. Il a droit de parole. Alors l’homme va retrouver la vue, Jésus a reconnu sa foi. Sa vie toute entière va changer. Il est exactement à l’opposé du début : il est debout, il a retrouvé la vue, il marche, il est sur le chemin et… plus encore il est devenu disciple puisqu’il suit Jésus lui-même.
Pour chacun de nous, Jésus écoute nos appels et nos cris. Chacun de nous sommes appelés. Chacun, nous pouvons dire nos désirs profonds, chacun, nous pouvons prendre la parole. Chacun, nous pouvons entrer dans un nouveau regard ; chacun, nous pouvons devenir disciple et marcher à la suite de Jésus. C’est cela être sauvé, être tiré d’une situation difficile. Jésus est celui qui vient nous sauver : il appelle, il donne la parole, il guérit.
Et à notre tour, à la suite de Jésus, nous sommes appelés à le vivre. Nous aussi, nous pouvons, autour de nous, appeler, inviter à se lever, nous pouvons donner la parole, écouter, nous pouvons guérir … l’exclus, le petit peut alors se remettre sur le chemin, voir clair et avancer, retrouver sa dignité.
René Aucourt
prêtre
28 octobre 2024
Doyenné des 4 évangélistes
en Pays montcellien
16 rue Blanqui
71300 Montceau-les-Mines