5 Novembre 2024
Le 01 Novembre 2024
Halloween
« Réjouissez-vous ! Soyez dans l’allégresse ! ».
Voilà ce que nous dit Jésus dans l’Évangile de ce matin !
Nous réjouir ? De quoi ? En quoi ? Pourquoi ?
C’est que la Toussaint, cette grande fête des amis fidèles du Seigneur nous rassemble aujourd’hui dans une joie commune au Ciel et sur la terre.
Mais une autre fête est dans l’air.
Une fête qui, curieusement, s’est imposée et a pris de l’ampleur au moment même où s’étiolaient la foi et ses expressions. Une fête qui s’adresse par priorité aux enfants, ce qui en soi est sympathique, à ce détail près qu’elle ne leur propose que la célébration de forces obscures, de maléfices et de la mort menaçante.
Bien sûr, tous les enfants aiment jouer à se faire peur mais les contes anciens évoquant des sorcières malfaisantes présentaient toujours une contrepartie sereine : le bon et le beau finissaient par l’emporter.
Halloween, quant à lui, n’affiche plus cet aspect à l’origine bon-enfant : tout y est sombre et inquiétant, sans lumière à l’horizon, avec, en prime ces derniers temps, des visages adultes hideux et ensanglantés, du plus mauvais goût, c’est le moins que l’on puisse dire !
Alors oui, de quelle joie parle-t-on ?
Devons-nous afficher la face réjouie des citrouilles grimaçantes ? Devons-nous cultiver cette fausse joie qui s’alimente des sorts jetés à qui n’entre pas dans le jeu ? Devons-nous nous réjouir de côtoyer les revenants, les zombies, les squelettes, les êtres maléfiques et les semeurs d’épouvante ?
Devons-nous être heureux de célébrer la nuit, la mort, la peur ?
L’emprise est telle que la Toussaint, fête des Vivants, se voit assimilée au jour des morts.
Par quels glissements notre société et même notre société chrétienne se voit-elle passer sous silence l’espérance joyeuse de la Toussaint pour ne plus s’attacher qu’à la vénération des morts et se laisser envahir par la fascination de la mort et l’angoisse qu’elle génère ?
Lisez les journaux, écoutez les médias : il n’est question que d’assurances décès, de découverte des sociétés de pompes funèbres, de tombes à fleurir, de souvenir des défunts. Le 2 novembre, supplante, aujourd’hui, le 1er novembre…
Bien sûr, le souvenir des êtres que nous avons aimés et qui nous ont quittés nous tient à cœur et est infiniment respectable. C’est d’ailleurs là un culte qui réunit l’humanité tout entière, quelles que soient sa culture, ses traditions et ses rites.
Mais le sens chrétien de la mort va très au-delà de la perception qui en est généralement donnée.
C’est que, pour nous, croyants, la mort n’est pas une fin, elle est le commencement de la vie éternelle auprès du Seigneur.
Et cette vie éternelle, elle se prépare chaque jour ici-bas. Elle se tisse avec des hauts et des bas mais toujours accompagnée de la présence de Dieu.
Cette présence de Dieu au cœur de la vie quotidienne, c’est ce que nous nous efforçons de vivre, c’est ce que tant d’hommes et de femmes semblables à chacun et chacune d’entre nous ont privilégié avec la force de leur foi dans le Christ.
Ce sont eux que la Toussaint célèbre ! C’est la fête de la vie, de la fidélité, de l’amour, du don de soi, des cœurs purs qui ont cherché Dieu et qu’évoque le Psaume d’aujourd’hui. C’est la fête de la joie, de la lumière, de l’espérance ! C’est la fête de Dieu qui appelle les Hommes à une pleine communion avec Lui !
Nous sommes bien loin de la célébration des ténèbres dont le commercial et païen Halloween se fait le triste messager…
Faites le test auprès des enfants : la Toussaint c’est Halloween.
Dans nombre de nos écoles pourtant catholiques, on s’ingénie à décorer potirons et chapeaux de sorcières, on souhaite un bon congé d’Halloween. Mais la Toussaint passe à la trappe !
Et surtout, il faut être de son temps, ne pas passer pour des rétrogrades et encore moins être rabat-joie.
Est-ce que la Toussaint serait-donc devenue une fête éteignoir ? Une fête de grenouilles de bénitier ?
Mais enfin, en quoi croyons-nous ? En Qui croyons-nous ?
Le Seigneur n’est-il pas le Seigneur de la Vie, le Dieu de la joie ?
Ne nous dit-Il pas « Heureux êtes-vous ! », « Je suis venu pour que vous ayez la joie et que votre joie soit parfaite » ?
Et Il nous montre le chemin de ce bonheur pour lequel Il nous a faits : le chemin des Béatitudes.
Réjouissez-vous, vous qui privilégiez l’autre sur vous-mêmes, vous qui défendez les vraies valeurs de justice, de paix, de compassion, de partage, de service, de pardon, vous qui vous efforcez de vivre l’Évangile et la proximité avec Dieu !
À vivre ainsi, nous dit Jésus, nous sommes tout près du Cœur de Dieu…
Et s’il nous le dit, c’est que c’est possible pour chacun et chacune de nous, quelles que soient nos limites, notre situation de vie, les difficultés à affronter.
Les Saints et les Saintes n’ont pas été des « superman » ou des superwoman » ! Ils avaient, tout comme nous, leur caractère souvent bien trempé, leur tempérament, leurs qualités et leurs défauts. Leur sainteté ne tient pas à ce qu’ils aient été parfaits et irréprochables mais bien à avoir réservé au Seigneur la première place dans leur vie, à s’être efforcés de se montrer pleinement humains dans les petits gestes de chaque jour.
La sainteté à laquelle le Seigneur nous appelle commence dès que nous prenons sa Parole au sérieux et que nous décidons de la mettre en pratique.
Le chemin n’est pas toujours facile : tant de choses nous détournent de Lui, tant de choses nous entraînent loin du souci des autres ! Si nous comptons sur nos seules forces, nous nous découragerons, nous baisserons les bras, nous nous enliserons dans la banalité ou la médiocrité…
Mais nous ne sommes jamais seuls !
« Je suis avec vous tous les jours » nous a promis Jésus : le croyons-nous ? Faisons-nous appel à Lui ? Lui laissons-nous la possibilité de nous rejoindre ?
Et puis, nous avons devant nous toutes ces figures de Saints et de Saintes qui nous ont précédés dans la foi et l’amour qu’ils ont eu pour le Christ !
Ils nous montrent la beauté et la joie d’une vie confiée totalement au Seigneur et mise au service des autres.
Il y en a pour tous les goûts ! Et chacun de nous peut certainement privilégier une figure de sainteté qui le touche profondément, qui peut l’inspirer et le guider sur son chemin de foi et de disponibilité au Seigneur.
La sainteté se façonne et se construit tout au long de notre vie, à travers des moments de grâce et des échecs, des enthousiasmes et des prises de conscience de notre pauvreté.
C’est dans ce terreau profondément humain, propre à chacun, que le Seigneur vient semer les germes de notre sainteté. Il ne nous demande pas d’accomplir des performances ou de battre des records mais simplement de nous appuyer sur Lui et de Le laisser agir en nous.
Si la sainteté était une œuvre humaine, elle serait inaccessible. Mais elle est une qualité de Dieu Lui-même à laquelle l’Esprit-Saint veut nous faire accéder et dont Il est l’artisan. « Soyez parfaits comme votre Père des Cieux est parfait » …
Alors, oui, sans tarder, il nous faut rejoindre la foule immense de ceux et celles qui ont cherché Dieu, qui L’ont aimé et qui ont suivi ses pas.
Le bonheur est au rendez-vous ! Il trouvera un jour sa plénitude lorsque nous aurons rejoint ce Seigneur que nous aurons aimé et servi de tout notre cœur. Nos noms seront inscrits dans les Cieux, marque de l’amour reçu et donné : « Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse » !
En ce jour de fête de tous les Saints et Saintes qui donnent vie et force à notre foi, demandons-leur de nous entraîner à leur suite… pour mieux suivre Celui que nous aimons et nous enraciner en Lui.
Et bénissons le Seigneur de nous associer à sa sainteté, à sa joie, sa paix et sa lumière !
5 novembre 2024
Doyenné des 4 évangélistes
en Pays montcellien
16 rue Blanqui
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