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Paroisses quatre évangélistes : saint Jean, saint Luc, saint Marc, saint Matthieu, villes et villages : Montceau-les-Mines, Ciry-le-Noble, Sanvignes, Perrecy-les-Forges, St Vallier, Blanzy, Les Bizots, Gourdon, Mary, Mont-Saint-Vincent, Saint-Romain-sous-Gourdon, Marigny, Saint-Romain-sous-Versigny

Paroisses du doyenné des quatre Évangélistes en pays montcellien

Homélie du 23e dimanche du temps ordinaire année A

Homélie du 23ème dimanche du temps ordinaire. 10 septembre 2023.  A - Matthieu (18, 15-20)

Un jour, Jésus a dit : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’on vous reconnaîtra pour mes disciples. » (Jean 13/35)

Nous devons faire très attention à ne pas nous tromper sur le sens de cet Évangile : vouloir "corriger" son frère, lui faire la morale, lui dire ses quatre vérités, c'est une manière de justifier tous les anathèmes (excommunication) lancés au nom de Dieu, c'est la porte ouverte à tous les fanatismes, tout cela au nom de l'idée que nous nous faisons de Dieu. Mais l'Évangile est une bombe quand on en isole des morceaux. Nous oublions alors que Jésus en est le centre. Il veut la vie et non la mort du pécheur. C'est autour de lui que doit se construire l'unité de ses disciples.
    C'est donc vers le Christ que doit se porter notre regard. Il est venu dans le monde pour ramener à Dieu tous les enfants dispersés. Et aujourd'hui, il nous invite à partager son souci, sa mission en nous aidant mutuellement à vivre en enfants de Dieu. Nous avons chacun nos fragilités. Notre faiblesse nous entraîne à commettre le péché, c'est-à-dire à nous éloigner de Dieu. Tout cela ne doit pas nous décourager mais nous pousser à nous soutenir mutuellement. Le prophète Ezékiel est établi comme guetteur pour la Maison d'Israël. La même mission est confiée à l'Église d'aujourd'hui. Il ne s'agit pas d'épier le péché de notre frère mais de lui montrer le chemin qui peut le sauver. L'important n'est pas de dénoncer mais d'indiquer la route à suivre et de donner soi-même l'exemple.
    

Cet Évangile se termine par un appel à la prière. Le Seigneur nous recommande de nous mettre d'accord pour lui demander de nous apprendre à avoir ce regard d'amour sur nos frères. Quand deux ou trois sont réunis en son nom, Il est là. Il est présent tout comme au Cénacle parmi les apôtres. Il veut entrer toujours plus dans notre vie personnelle, familiale, professionnelle pour la rendre de plus en plus conforme à son amour.
L’Évangile vient préciser un aspect important de cette loi de l’amour, notamment en ce qui concerne les relations dans la communauté des disciples. Pour comprendre ce message, nous devons nous rappeler que nous sommes tous membres de la famille de Dieu qui s'appelle l'Église et qu’il ne veut pas qu’un seul se perde. "Si ton frère a péché, va lui parler seul à seul." Le mot important c'est "frère". Un frère, c'est celui qui fait partie de la même cellule familiale, père, mère, enfants. Dans le monde oriental, c'est l'ensemble des cousins qui font partie de la même tribu. Mais pour l'Évangile, c'est beaucoup plus. C'est toute la communauté des croyants. Au jour de notre baptême, nous sommes devenus des enfants de Dieu. Nous sommes devenus des frères et sœurs en Jésus Christ et tout cela suppose une attitude de délicatesse, de prudence, d’humilité et d’attention à l’égard de celui qui a péché. Nous devons éviter les mots qui peuvent blesser notre frère. Quand je dis du mal, quand je dis une critique injuste, quand j’écorche mon frère avec ma langue, cela signifie que je peux détruire la réputation de l’autre. C’est vrai, les paroles peuvent anéantir. Nous devons tout faire pour éviter la clameur du fait divers et le commérage de la communauté.
Jésus veut ramener à lui tous ses enfants dispersés. Il nous invite à partager son souci en nous aidant mutuellement à vivre en enfants de Dieu. Notre mission n’est pas d’épier le péché de notre frère mais de lui montrer le chemin qui peut le sauver. Nous ne devons jamais oublier que celui qui a péché est d’abord notre frère. Avant d’être un coupable, il est un frère qu’il faut aimer, un malade qu’il faut soigner et guérir. Il ne s’agit plus d’accuser ou de dénoncer mais d’avoir un regard fraternel qui accueille et redonne confiance. C’est cette attitude qu’a eu Jésus envers la Samaritaine. Il a eu une qualité d’écoute et un regard qui ont provoqué en elle ce retournement et cette conversion.
Si cette rencontre individuelle n’aboutit pas, Jésus nous invite à faire comme le médecin qui fait appel à un confrère : "Prends avec toi deux ou trois personnes…" À deux ou trois, on y voit plus clair. On arrivera à mieux le persuader. Puis en cas de refus, on va le dire à la communauté de l’Église. Elle va tout faire pour le porter dans sa prière et le ramener à Dieu.
"S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain" Mt 18, 17. Non, ce n’est pas la condamnation finale qui exclut le pécheur. C’est lui qui s’est mis en dehors. Tout doit être entrepris par l’ensemble de la communauté pour ramener celui ou celle qui s’est égaré en prenant une mauvaise orientation. Oui mais comment ??? Nous connaissons tous la parabole de la brebis perdue. Son maître fait tout pour la retrouver. Un jour, Dieu nous posera la question : "qu’as-tu fait de ton frère ?" Gn 4, 09 Le Seigneur dit à Caïn : « Où est ton frère Abel ? » Caïn répondit : « Je ne sais pas. Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ? » 10 Le Seigneur reprit : « Qu’as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre vers moi ! »

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Qu’as-tu fait de ton frère ?
Cet appel de Dieu à la conscience de l’homme a traversé les âges.
    Il n’y a pas de vie sociale possible si chacun ne cherche pas, autant que faire se peut, à être pleinement responsable de lui-même. Certes, chacun a besoin d’être reconnu dans ses droits et d’être aidé devant certaines difficultés. Mais la grandeur de l’homme est d’écouter la voix de la conscience, cette voix intérieure qui lui apprend qu’il est unique et qu’il a un rôle à jouer. La grandeur de l’homme est de s’assumer et d’être libre. Il ne peut avoir confiance en lui que s’il accepte à la fois cette grandeur et les limites de son humanité.
    L’homme n’a pas tout pouvoir sur lui-même, il ne s’invente pas. Il ne se comprend lui-même que s’il accepte ses racines, s’il relit son histoire, s’il essaie de comprendre le monde dans lequel il vit, s’il cherche la vérité, s’il connaît ses limites et fait face à sa mort.
    L’homme n’est véritablement lui-même que s’il entend, en son cœur, Dieu l’interroger : « Qu’as-tu fait de ton frère ? »

 

www.evangile-et-peinture.org / www.bernalopez.org

Patrice RÉTY
diacre

Doyenné des 4 évangélistes
en Pays montcellien
16 rue Blanqui
71300 Montceau-les-Mines

 

 

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