Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Paroisses quatre évangélistes : saint Jean, saint Luc, saint Marc, saint Matthieu, villes et villages : Montceau-les-Mines, Ciry-le-Noble, Sanvignes, Perrecy-les-Forges, St Vallier, Blanzy, Les Bizots, Gourdon, Mary, Mont-Saint-Vincent, Saint-Romain-sous-Gourdon, Marigny, Saint-Romain-sous-Versigny

Paroisses du doyenné des quatre Évangélistes en pays montcellien

Homélie 5e dimanche TO année B - Jean-François Arnoux

Comme elle est juste et pertinente la 1° lecture tirée du livre de Job, où celui qui n'en peut plus, décrit sa souffrance, et le sentiment d'être abandonné de tous, même de Dieu !
Chacun de nous a peut-être déjà fait cette expérience, ou, s'il ne l'a pas encore faite, sait qu'elle peut lui arriver un jour !
Depuis la nuit des temps, l'homme, la femme, qui souffre beaucoup dans son corps ou dans son cœur, a tendance à faire une relation entre le malheur qui lui arrive et une faute, un péché qu'il aurait à expier. Combien de fois n'entendons-nous pas des phrases comme celle-ci:" Qu'est-ce que j'ai donc fait au Bon Dieu pour qu'il m'arrive  cela?"
Ou encore:" Un tel, une telle, il ne méritait pas ça !" Comme si, de manière aveugle une main invisible venait nous frapper, nous faire du mal, sans que Dieu n'intervienne en notre faveur. "Sil y avait un Bon Dieu, il ne permettrait pas ça !" Moyennant quoi, certains en concluent que Dieu n'existe pas, puisque Lui - qui est censé être bon, laisse faire le mal qui nous atteint.
Nous nous trouvons là devant un grand mystère. Nous n'aurons jamais une réponse facile au problème du mal.
Une chose est certaine, Jésus lui-même, devant l'aveugle-né, a dit qu'il n'y avait aucun lien entre un malheur qui nous arrive et un péché que nous aurions commis. Les apôtres demandaient "Est-ce lui qui a péché ou ses parents, pour qu'il soit né ainsi ?" Réponse très claire de Jésus : "Ni lui, ni ses parents".

En fait, toute la question repose sur notre façon de réagir:
- soit l'incompréhension et la révolte, la colère et le détournement de Dieu.
- soit un cri permanent vers Dieu, une offrande de ce qui nous arrive; avec d'une part la nécessité de tout faire pour sortir du mal qui nous étreint: tout faire pour nous soigner, et d'autre part vivre une sorte d'abandon à Dieu, le suppliant de nous aider: nous aider dès maintenant et dans la durée. Cette attitude va "colorer" notre façon de porter ou supporter ce que nous avons à vivre.    
Exemple : le Christ Jésus lui-même - qui n'a jamais péché, a été soumis au supplice de la croix. Sa prière, son cri vers Dieu a été ceci: "Père, s'il est possible que cette coupe passe loin de moi sans que je la boive... cependant, non pas ma volonté, mais la tienne."  Et puis ce cri ultime qui sort de Jésus lui-même - comme il sort du cœur de ceux qui n'en peuvent plus : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?"
La souffrance est telle que parfois nous sommes quasi anéantis, nous n'en pouvons plus, nous ne savons et ne pouvons même plus prier. Il ne reste qu'à offrir un abandon total de nous mêmes à Dieu: nous sommes alors tout nus, démunis, impuissants, et il y a d'énormes souffrances à vivre. C'est ce qu'ont vécu tous les martyrs, ce qu'a vécu Jean-Baptiste au fond de sa prison, ce que vivent des milliers de gens persécutés, sans abris, affamés, abandonnés, oubliés, malades, torturés....c'est notre condition humaine. Mais c'est là aussi, au fond de notre cœur, que Dieu nous donne - si nous le voulons bien et si nous lui demandons, les secrets d'une consolation intérieure qui nous fera trouver la paix du cœur. C'est la prière du Père Charles de Foucauld. Elle n'est pas facile à vivre, mais je l'ai moi-même souvent expérimentée: elle m'a toujours apporté la paix :
Mon Père,  Je m’abandonne à toi, Fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi, je te remercie. Je suis prêt à tout, j’accepte tout. Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures, Je ne désire rien d’autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre tes mains,  Je te la donne , mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, Parce que je t’aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner de me remettre entre tes mains sans mesure, avec une infinie confiance, car tu es mon Père.

L’Évangile que nous venons d'entendre nous dit cela à sa manière: Dieu est toujours sensible à notre souffrance et sait nous apporter ce qui nous est le plus utile: la paix intérieure au milieu des tracas. Cette paix -que seul Jésus peut nous donner, est compatible avec de grandes souffrances et même le spectre de la mort qui s'approche. Car nous ne sommes plus seuls: Jésus porte notre croix sur lui et nous portons sa croix avec lui. Je me permets de dire cela parce que j'en ai fais moi-même l'expérience et que ceci a laissé en moi une trace indélébile, inoubliable.
L’Évangile de ce jour nous montre, à travers la guérison de la belle-mère de Pierre d'une simple fièvre, que Jésus est sensible à tout ce qui nous abîme et nous fait souffrir, et qu'il agit - à sa manière, pour nous soulager.
Le psaume que nous venons de chanter nous dit que "Dieu guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures". Dieu nous soigne toujours à sa manière qui n'est pas toujours celle que nous attendons, car la guérison qu'il nous propose va au delà d'un soulagement physique elle est une guérison du cœur. Et c'est cela qui nous ouvre les portes de la vie que Jésus est venu nous annoncer.
L’Évangile montre combien la lutte est âpre et difficile contre les multiples formes du mal qui nous harcèle. Jésus va partout pour soigner, soulager, guérir, apporter la paix du cœur. Lui-même se lève tôt pour prier. Bien qu'il soit continuellement en communion avec son Père, il a besoin de ce cœur à cœur dans le silence de la montagne pour vivre ce contact qui régénère et donne la force de lutter.
A notre tour, le message d'aujourd'hui est sans doute une invitation à prier, à faire confiance, à nous abandonner au Christ qui est le Bon berger, Celui qui sait où il nous conduit. Demandons-lui la patience, la confiance, l'abandon à son amour, même et surtout quand notre cœur est brisé, que nous n'y comprenons plus rien, que nous ne voyons plus d'issue... Jésus ne peut abandonner quelqu'un qui lui fait entièrement confiance : s'il a expulsé les démons il y a 2000 ans, il peut aussi nous soigner aujourd'hui du mal qui nous habite.
    
Comme le dit le psaume 15 :

"Je bénis le Seigneur qui me conseille, même la nuit mon cœur m'avertit.

Je garde le Seigneur devant moi, sans relâche. il est à ma droite, je suis inébranlable.

Mon cœur exulte, mon âme est en fête ; ma chair elle-même repose en confiance:
Tu ne peux m'abandonner à la mort, ni laisser ton ami voir la corruption.
Tu m'apprends le chemin de la vie. Devant ta face, débordement de joie,
A ta droite, éternité de délices."

Et le psaume 116 : 

"Son amour envers nous s'est montré le plus fort"

Et le psaume   30 :

"Devant moi, tu as ouvert un passage."

www.evangile-et-peinture.org / www.bernalopez.org

Jean-François Arnoux
prêtre
4 février 2024

Doyenné des 4 évangélistes
en Pays montcellien
16 rue Blanqui
71300 Montceau-les-Mines

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article