Homélie de la fête du Christ Roi de l’Univers - Olivier Joly

Homélie Olivier Joly – dimanche 26 Novembre 2023 - Fête du Christ Roi de l’Univers

Nous voilà arrivés au terme de cette année liturgique, où chaque année lors de ce dernier dimanche, nous fêtons le Christ Roi de l’Univers, d’où notre étole blanche à René et à moi.
Nous terminons donc cette année par une fête, la preuve que la foi n’est pas quelque chose de triste et d’austère…
Nous fêtons le Christ dans sa Gloire avant d’entrer dans une période de 4 semaines pour nous préparer à accueillir Jésus dans cette humble crèche de Bethléem, dans nos vies et au plus profond de notre cœur. Accueillir… : ce sera le thème de ce temps d’Avent, cette année.
Mais nous n’en sommes pas encore là. Revenons pour l’instant à notre fête de ce jour, la fête du Christ Roi.
Le Christ Roi est synonyme du Christ dans sa Gloire, qui nous est donné de voir en ce dimanche.
Nous verrons le Christ dans sa Gloire, au dernier jour, où il exercera alors son jugement en mettant à droite ceux qui auront fait le bien, ceux qui auront aimé en vérité (les brebis dans la parabole de l’Évangile de ce jour), et toujours dans cette parabole, à gauche les boucs, ceux qui ont oublié de faire le bien (ceux qui auront péché par omission).
« Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à Moi que vous ne l’avez pas fait ». En effet, le Christ sauveur croit en la bonté naturelle de tout être humain. Pour Lui, si l’homme ne fait pas le bien, c’est parce qu’il oublie, non pas parce qu’il est foncièrement mauvais. Qu’elle est grande la miséricorde de notre Seigneur ! Elle est même sans limite !
Nous ne sommes jamais totalement ni à droite ni à gauche. Nous sommes parfois brebis, parfois un peu bouc…, ni totalement bon, ni totalement mauvais.
C’est donc pour cette raison que Jésus est mort et ressuscité, pour le Salut de tous les hommes sans exception (le Christ Roi de l’Univers tout entier), pour nous sauver de notre péché.
Ce Christ qui nous est présenté ne l’est pas à l’image d’un roi autoritaire qui opprime, qui domine et qui s’enrichit sur le dos de ses sujets.
Non, c’est un roi qui protège, qui aime, qui chérit, qui nous veut du bien, le bien pour les plus petits en tout premier lieu. Et c’est un roi qui ne nous considère pas comme des sujets ou des serviteurs mais comme ses amis, nous rappelle Jésus dans l’Évangile de Jean au chapitre 15.
Christ qui est Dieu lui-même (Dieu est Père, Fils et Esprit) est le berger, le Pasteur de ses brebis nous dit Ezékiel dans la première lecture. Et le berger est prêt à laisser ses 99 brebis qui vont bien pour aller chercher la brebis qui est perdue, qui est blessée et qui a faim. Il dit « Je la chercherai, je la ramènerai, la panserai et lui rendrai des forces ». C’est typiquement l’action de prendre soin. Le Père, par l’œuvre de son Fils, prend soin de nous. Et il nous invite à faire de même : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’étais un étranger, vous m’avez accueilli (Oh ! Accueillir de nouveau… !), j’étais malade, vous m’avez visité, j’étais en prison et vous êtes venus jusqu’à moi ! » « A chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » nous dit Jésus dans ce magnifique passage de l’Évangile de saint Matthieu. De ce passage que je viens de reprendre, je retire 2 messages.
Le Christ dans sa Gloire nous révèle sa royauté Mais, lors de la Création, Dieu nous a créé à son image, pour que nous lui ressemblions et que nous vivions du même Amour que lui. Pour que nous le comprenions bien, il nous a envoyé son fils Jésus qui nous a aimé jusqu’à la mort et qui nous invite à faire de même avec nos frères, les plus petits, les plus fragiles en premier lieu. Il nous invite à aller chercher ce frère, à le ramener, à le soigner, à lui rendre des forces, à en prendre soin, à l’aimer à l’image de Dieu. De ce fait, en imitant Jésus, nous sommes amenés à devenir roi nous aussi.
Rappelez-vous, par notre baptême, nous devenons tous prêtres, prophètes et rois. Il nous donne la grâce du baptême et en retour, nous avons le devoir de faire vivre ce baptême en étant prêtre, prophète et roi dans notre vie de tous les jours, en rendant un culte à Dieu, par une vie de prière, en vivant la liturgie avec les propositions de notre Église (dimension sacerdotale où nous sommes prêtre), par l’annonce de la Bonne Nouvelle (dimension prophétique) et par notre charité auprès de nos frères (dimension royale).
Ces 2 messages qui sont, d’aimer Dieu sur le modèle de Jésus et d’aimer son prochain, se retrouvent dans un unique message ou commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé » « Et à chaque fois que vous l’avez fait au plus petit de mes frères c’est à moi que vous l’avez fait ».
Si nous, baptisés, aimons les autres en vérité, à la manière du Christ, nous aimons le Christ lui-même. Mais l’inverse n’est pas systématique. Nous ne pouvons pas nous limiter à dire que nous aimons le Seigneur, juste par des belles paroles : 
« O Seigneur je t’aime ». Si ces paroles ne se traduisent pas en actes, en vérité, notre foi n’est-elle pas vaine et notre place aux côtés de Dieu au dernier jour ne pourrait-elle pas être compromise ? Mais seul Dieu reste juge.
Cette invitation, nous la recevons chaque dimanche à la messe, lorsque pendant la prière eucharistique le prêtre redit les paroles du Christ lors de son dernier repas : « Vous ferez cela en mémoire de moi ». Cette mémoire ce n’est pas juste ce repas eucharistique, mais c’est toute la vie de Jésus dont nous devons faire mémoire, le lavement des pieds avant la Cène, symbolisant le service par excellence, lorsqu’il pardonne, qu’il guérit, qu’il relève les personnes, qu’il chasse les démons au nom de son Père, qu’il prend soin de nous, en bref qu’il donne sa vie à tous les hommes. C’est à tout cela qu’il nous invite à faire mémoire. Et faire mémoire, ce n’est pas juste se rappeler, mais c’est aussi l’invitation à faire de même.
Alors pourquoi croyons-nous que l’Église catholique nous demande sans cesse de nous engager, de nous investir au sein de ses différents mouvements et services, comme on peut encore vous en faire appel tel ou tel dimanche ? C’est certes pour aider ces services à vivre et mener la mission qui est la leur, mais si on vous sollicite aussi, c’est parce que c’est notre mission de baptisé à tous. « A chaque fois que vous l’avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait… ! » Là où nous nous engagerons, vous ne le ferons pas pour faire plaisir au curé, mais pour Dieu le Père, c’est lui qui nous le demande personnellement le jour de notre baptême. Et rappelons-nous que nous réitérons notre accord à cette invitation le jour de notre confirmation ou nous disons Oui à Dieu en pleine conscience.
Et les lieux d’engagement dans l’Église, ce n’est pas cela qui manque… Ils sont tous directement ou indirectement pour le service de nos frères :
Préparer les messes et y participer activement,
Le ménage de l’église et son fleurissement,
Le catéchisme des enfants,
L’accompagnement des personnes en deuil,
La visite des malades et des personnes âgées à l’hôpital, en EHPAD ou à domicile,
La préparation au baptême, au mariage,
Les services de charité comme le secours catholique ou le CCFD,
Le panier du frère,
Etc. la liste est longue…

Nous pourrons alors profiter de ces 4 semaines qui nous séparent et nous préparent à Noël, pour faire le point sur notre intimité avec le Christ et voir de quelle manière nous avons décidé de mettre nos pas dans les siens, de quelle manière, très humblement, nous cherchons un peu à lui ressembler en se mettant au service.

www.evangile-et-peinture.org / www.bernalopez.org

Olivier Joly
diacre
26 novembre 2023
Doyenné des 4 évangélistes
en Pays montcellien
16 rue Blanqui
71300 Montceau-les-Mines